Il est bien loin le temps du schéma classique ou les Africains s’expatriaient pour poursuivre leurs études en Europe, dont la France pour la zone francophone et de rentrer ensuite chacun dans son pays avec un sens du patriotisme bien ancré dans les mentalités sur la base d’une éducation d’inspiration empirique.
A noter que 50 ans après les indépendances, les économies du sud n’ont pas eu les résultats escomptés et le schéma ci-dessus cité en préambule n’et plus de mise, et cela depuis une bonne trentaine d’années.
Par conséquent une certaine «diaspora» se met en place. D’abord de façon inconsciente et plutôt dans la revendication passive jusque dans les années 80 et par la suite de façon plus active et consciente dès le milieu des années 80.
Ces 20 dernières années ont marqué un net tournant dans le comportent des populations diasporiques qu’elles soient en Europe en Asie ou dans les Amériques.
Dans la grande majorité des cas les parcours académiques de ces «migrants d’un nouveau type» sont d’un très haut niveau, et souvent sanctionnés par des Doctorats, Mba et Ph-d, diplômes d'Ingénieurs et Beaux-Arts, Architectes Dplg, Doctorats en Sciences Economiques et Droit et j’en passe.
Une prise de conscience va faire passer cette prétendue diaspora en migrant actifs avec des plans de carrières biens pensés le plus souvent sur les terres d’accueil et plus récemment encore une toute dernière évolution marquée par une activité économique ou associative pour et vers les pays d’origine.
De fait l’occurrence d’une «conscience diasporique» au sens premier du terme, à savoir agissante est bien une réalité observée ici et là. En effet les animations et diverses actions sont menées avec une régularité métronomique. Les réseaux sociaux aidant, avec la maîtrise des cultures d’adoption et une intégration qui ne fait aucun doute, l’isolement et la marginalisation des migrants du nouveau type laissent de plus en plus la place à des acteurs économiques et sociaux qui s’affirment sans complexe avec une efficacité redoutable dans les secteurs d’activité où leurs compétences sont avérées.
Dans le département de la Loire, précisément à St-Etienne, deux associations diasporiques répondent à ce nouveau dynamisme.
Il s’agit de L’association Biagne-Mbouo présidée par Eliezer Hervé Mogto-Tamnou , Médecin Kinésithérapeute de son état. Association sous la loi 1901, créée en mai 2000 et reconnue d’utilité générale depuis 2004, est domiciliée 5 rue Testenoire Lafayette à St-Etienne.
Lui emboîte le pas, Lafak association dirigée par Florentin Blaise Kamga, Pharmacien de formation et installé comme tel 23 rue du Onze novembre à St-Etienne depuis le 01 décembre 2006.
L’association Lafak d'aide à la Formation à la Création d'entreprise et à la Solidarité, a vu le jour le 15 mars 2011 suivie d’une publication au journal officiel le 23 avril de cette même année.
Son objet: Octroyer une aide économique aux jeunes étudiants résidents en France en partenariat avec les grandes écoles et universités françaises, d’une part, et aux jeunes étudiants camerounais résidents au Cameroun en partenariat avec des écoles et universités camerounaises, d’autre part; l’accompagnement et la création d’entreprise: favoriser, encourager et assister les jeunes résidents en France, d’une part, et les jeunes camerounais résidents au Cameroun présentant des projets innovants dans la création d’entreprises; la solidarité: octroyer une aide économique aux structures ayant vocation à s’occuper de la formation, de l’hébergement ou de l’administration de soins de santé aux plus nécessiteux ou aux personnes fragiles ainsi qu’aux plus démunis; la culture: promouvoir, organiser et/ou financer des activités ou soirées culturelles dans un esprit de partage et d’échange.
Depuis 2010, ces deux acteurs adoptifs, adoptés et intégrés dans la vie stéphanoise ont eu l’idée de créer une animation à caractère humanitaire sous l’appellation de Gala de la diaspora camerounaise de la Loire dont la 2è édition s’est tenue le 18 juin 2011 à Saint-Etienne dans un cadre somptueux en partenariat avec l’Hôtel du Golf situé sur les hauteurs de la ville de St-Etienne et qui offre une vue imprenable à ses clients et invités autour d’un golf de qualité dont il tire son nom.
L’objectif affiché est de lever des fonds pour aider à améliorer l’état sanitaire de dispensaires et d’hôpitaux de Mbouo, s’agissant de l’association du docteur Hervé Mogto.
Pour Florentin Kamga, l’orientation définie dans l’objet de son association est a un caractère davantage marqué sur l’aide à la création d’entreprise associé à la gestion administrative qui lui incombe.
Pour ces deux jeunes acteurs de la santé, les rouages de la négociation et la mise en place de partenariats, ainsi que des animations culturelles ne semblent plus avoir de secrets pour eux.
L’édition du Gala de la diaspora camerounaise de la Loire a donc été pour la deuxième année consécutive organisée dans l’état d’esprit décrit ici plus haut. On comptait 300 personnes qui ont répondu à cet appel et se sont acquittées de quelque dizaines d'euros pour participer activement à la soirée de gala. Le parcours était bien balisé par une exposition de produits artisanaux du cameroun, et le bilan en photos des faits marquants de l’édition de l’anné e précédente.
En terme d’innovation, un invité, et pas des moindre en la personne de Francis Mbella artiste-peintre camerounais prolifique faisait parti des invités VIP a proposé 3 de ses œuvres pour une vente aux enchères dont une partie du produit est offerte pour aider à financer, en partie, les programmes de ces deux associations organisatrices.
D’autres VIP ont relevé la soirée par leur présence jusqu’au bout de la nuit, dont le Consul Camerounais, M. Paul Bewekedi Timba qui s’est déplacé depuis son fief marseillais, et son homologue d’Algérie M. Messaoud, ainsi que Monsieur le Maire de St-Etienne M. Maurice Vincent. A noter également la présence de monsieur Freidenberg Adjoint au Maire en charge des relations internationales des foires et congres, ainsi que de quatre députés, et le Vice-Président du Conseil Général de la Loire.
Dans un tempo bien en place, la soirée a débuté dès 20:30 a.m. par un cocktail raffinée a base de produits culinaires du cameroun, dont beignets de maïs et de farine, poulets en piquettes, boulettes de viande de bœuf, et des bananes plantains sucrées. Le tout arrosé par un champagne d’excellent cru.
La musique crépitait au rythme des orchestres qui jouaient live les standards du makossa, musique entrainante du cameroun dont la chorégraphie était parfaitement exécutée par 3 caucasiennes stéphanoises.
Entre les plats gastronomiques proposés par le Chef et une farandole de desserts, les animations se succédaient à un rythme soutenu dont une tombola avec un billet d’avion aller-retour sur le Cameroun, et la vente aux enchères des tableaux de Francis Mbella.
Il est 2 heures du matin lorsque les différents groupes laissent la place au Dj qui pendant deux heures va faire danser à un rythme de folie le dernier carré de fêtards. A quatre heures, le maître des lieux de l’Hôtel du Golf, partenaire précieux de la soirée s’il en est, annonce la fin des festivités pour permettre à son équipe de préparer l’endroit pour les clients de l’hôtel.
Dans un dernier effort tout le monde rentre se coucher et pour le plus grand nombre à l’hôtel. La nuit va être courte pour tous. Et le lendemain matin le petit-déjeuner marque le moment de la séparation sur une note d’espoir car l’ensemble des participants, VIP et partenaires décident de se retrouver pour l’édition 2012.
Gageons que la prochaine édition sera une version améliorée de celle-ci. En espérant que les fonds récoltés sont allés servir encore plus efficacement les différentes causes soutenues par les associations Biagne-Mbouo et Lafak.
Au regard de l’édition à laquelle nous avons assisté, aucun doute n’est permis. D’ores-et déjà, la réflexion est en marche pour proposer une édition encore plus relevée.
Pour tous ceux qui n’ont pu assister à cette édition, voici un album photos pour se souvenir de cette belle soirée.